Portrait - Eloïse Folliot : “Pas de matchs sans arbitre !”

(Photo Ligne Sport)

À 24 ans, Eloïse Folliot fait partie de cette génération d’arbitres passionnés qui œuvrent chaque week-end sur les terrains normands. Souriante, investie et déterminée, elle prouve que l’arbitrage n’est pas qu’une affaire d’hommes, mais avant tout une question de passion et de respect du jeu.

Une vocation née sur les terrains

« J’ai commencé le foot en 2015, raconte Eloïse. En 2020, mon coach m’a dit qu’il me verrait bien arbitre. » Après réflexion, elle s’inscrit à une formation initiale d’arbitrage (FIA) dans la Manche. Une intuition confirmée dès ses premiers matchs : « Il ne s’était pas trompé ! »

Ce qui la pousse à enfiler le maillot noir ? « L’envie de me rendre utile, tout simplement. » Une motivation sincère, qui traduit son attachement au football et à ses valeurs.

De la joueuse à l’arbitre

Avant d’arbitrer, Eloïse a été joueuse… et elle le reste encore aujourd’hui ! « J’ai repris cette saison une licence de joueuse. Cela m’aide énormément, surtout pour la lecture du jeu. Et d’ailleurs, cela m’aide aussi en tant que joueuse ! »

Cette double casquette lui permet d’avoir une approche complète du football, des deux côtés du sifflet.

Sur la route des terrains normands

Les désignations d’Eloïse se font via une application dédiée. « On indique nos indisponibilités et on reçoit nos matchs. »

Les déplacements sont parfois conséquents : « Le plus loin que j’ai fait, c’était à 90 km de chez moi. En moyenne, j’ai 30 minutes de route pour me rendre à un match. »

Une logistique bien rodée pour celle qui évolue désormais au niveau régional. « On me l’a proposé à la fin de ma première année en District, et je ne regrette pas. Cela permet d’arbitrer des niveaux supérieurs et de travailler en trio. »

Les joies et les difficultés du sifflet

Être arbitre, c’est aussi savoir composer avec les comportements sur et autour du terrain.

« La plus grande difficulté reste la contestation et parfois l’agressivité. »

Heureusement, les choses évoluent : « Depuis que seul le capitaine est autorisé à discuter avec l’arbitre, c’est un peu mieux. »

Mais malgré ces contraintes, Eloïse garde le sourire. « La plus grande satisfaction, c’est quand tu rentres au vestiaire et qu’on te dit que tu as bien arbitré. Tu as ce sentiment d’avoir rendu service et d’avoir bien fait ton travail. »

Une femme à la hauteur du jeu

Si Eloïse craignait les préjugés à ses débuts, ses craintes se sont vite envolées.

« C’était ma plus grande peur, mais je n’ai pas eu à faire face à des insultes ni à des remarques désobligeantes. Je pense qu’une femme sur un terrain peut aussi apporter quelque chose de différent. »

Et les joueurs le lui rendent bien : « J’ai quasiment toujours arbitré des garçons, et franchement, tout se passe très bien. »

Pour elle, la clé réside dans la communication. « Si tu arrives avec le sourire et que tu échanges un peu, tu détends l’atmosphère. Un peu de douceur dans ce monde de brutes, et tout va mieux ! »

Une progression au féminin

En cinq saisons, Eloïse a constaté une réelle évolution.

« En Normandie, il y a de plus en plus d’arbitres féminines. C’est une excellente chose, car nous avons totalement notre place dans ce milieu. »

Pas de modèle particulier pour elle, mais beaucoup d’inspirations. « Arbitrer en trio permet de rencontrer de nouveaux collègues, de s’inspirer les uns des autres. »

Rester concentrée, toujours

Qu’il s’agisse d’un match sans enjeu ou d’une rencontre décisive, Eloïse aborde chaque coup d’envoi avec le même sérieux.

« Je me dis que cela reste un match de football. Chaque rencontre compte, il faut savoir mettre de côté ses émotions et rester concentrée. »

Les situations les plus complexes ? « Les fautes dans la surface. On sait que cela peut être déterminant. »

L’avenir et les ambitions

Optimiste, Eloïse croit beaucoup aux apports de la technologie.

« La communication entre arbitres, la VAR… tout cela va dans le bon sens. Être une équipe sur le terrain, c’est primordial. »

Ses objectifs ? « Continuer à progresser et à prendre du plaisir en Ligue ! »

Et de conclure :

« Pas de matchs sans arbitre ! »

Julien Forte